Le pouvoir est confondu dans nos sociétés occidentales, avec la notion
de puissance économique ou financière ou encore avec l’emprise
que certains individus exercent sur d’autres. IL impose souvent
le respect, réveille le désir d’avoir le même potentiel, celui d’être
une personne admirée, enviée, riche. Tel un roi, l’homme de pouvoir domine ses vassaux, ses proches et force ainsi l’admiration, l’envie. Certes, ce type de pouvoir peut s’acquérir dans le respect des autres, de la vie mais bien souvent, il nécessite de s’imposer sans aucun respect en écrasant tout ce qui barre le passage. L’égo devient surdimensionné et cette sensation de pouvoir, de puissance enfle de plus en plus au fil du temps au point de ne plus voir, plus entendre, plus écouter et perdre alors tout sentiment, toute sensibilité. L’égoïsme, la domination deviennent les seuls moteurs pour paraître, pour exister.
Alors, la Terre-Mère est exploitée, pillée, les êtres humains avilis, utilisés à des fins mercantiles ou pour acquérir encore et toujours plus de pouvoir…
Aujourd’hui, celui-ci a donc une connotation péjorative, a contrario
du sens donné par les amérindiens à ce mot. En effet, le pouvoir
pour les chamans, signifie puissance, capacité acquises par l’expérience, par ses alliés de pouvoir : ancêtres, animaux totem, forces élémentales de la nature et du ciel… Ce pouvoir était mis à disposition de l’individu, du clan par le chaman pour le bien de la communauté : soigner, appeler la pluie, obtenir l’aide du ciel pour favoriser la chasse, les récoltes, activer la protection du clan…
Il est temps que nos sociétés occidentales se recentrent sur l’essentiel et que l’homme retrouve sa fierté, sa dignité en conscience,
que l’honnêteté, la droiture permettent à l’être humain de reconquérir son pouvoir au sens chamanique du terme. Ainsi la puissance de l’Esprit se mettra de novo au service de l’humanité. C’est par la méditation, l’échange, le travail sur soi, le centrage entre ciel et terre,
le changement de regard sur le sens de la vie que nous y parviendrons.
« Le troisième millénaire sera spirituel ou ne sera pas »